Les chansons d'école de Papytane


1
Adieu les jolis foulards
Chantal Goya

Adieu mes petits élèves de la Martinique
Je fais la classe aujourd'hui pour la dernière fois
On me renvoie vers la France, adieu la Martinique
Mais tout là-bas je ne vous oublierai pas

Adieu les jolis foulards
Adieu tous les madras
Si ce n'est qu'un au revoir
On se retrouvera
J'emporterai dans mon cœur
Un peu de ce pays
Vous resterez dans nos cœurs
Mademoiselle aussi
Adieu les jolis foulards
Adieu tous les madras
Si ce n'est qu'un au revoir
On se retrouvera
C'est comme ça on n'y peut rien
Il y a dans la vie, toujours
Un jour où l'école est finie

N'oubliez pas votre histoire, votre géographie
Souvenez-vous de l'histoire de Napoléon
Qui épousa Joséphine qui dans ce pays
Récita ses toutes premières leçons

Adieu les jolis foulards
Adieu tous les madras
Si ce n'est qu'un au revoir
On se retrouvera
J'emporterai dans mon cœur
Un peu de ce pays
Vous resterez dans nos cœurs
Mademoiselle aussi
Adieu les jolis foulards
Adieu tous les madras
Si ce n'est qu'un au revoir
On se retrouvera
C'est comme ça on n'y peut rien
Il y a dans la vie, toujours
Un jour où l'école est finie
Adieu la petite école cachée sous les palmiers
Il faut oublier les colles et les punitions
Adieu jolies farandoles que l'on a dansées
Amis chantons notre dernière chanson

Adieu les jolis foulards
Adieu tous les madras
Si ce n'est qu'un au revoir
On se retrouvera
J'emporterai dans mon cœur
Un peu de ce pays
Vous resterez dans nos cœurs
Mademoiselle aussi
Adieu les jolis foulards
Adieu tous les madras
Si ce n'est qu'un au revoir
On se retrouvera
C'est comme ça on n'y peut rien
Il y a dans la vie, toujours
Un jour où l'école est finie

Adieu les jolis foulards
Adieu tous les madras
Si ce n'est qu'un au revoir
On se retrouvera
J'emporterai dans mon cœur
Un peu de ce pays
Vous resterez dans nos cœurs
Mademoiselle aussi
Adieu les jolis foulards
Adieu tous les madras
Si ce n'est qu'un au revoir
On se retrouvera
C'est comme ça on n'y peut rien
Il y a dans la vie, toujours
Un jour où l'école est finie
Au revoir Mademoiselle
Au revoir Mademoiselle
Au revoir Mademoiselle
Au revoir Mademoiselle

Adieu mes enfants !

Ecoutez Adieu les jolis foulards :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

2
Adieu monsieur le professeur
Hughes Aufray

Les enfants font une farandole
Et le vieux maître est tout ému
Demain il va quitter sa chère école
Sur cette estrade il ne montera plus
Adieu monsieur le professeur
On ne vous oubliera jamais
Et tout au fond de notre cœur
Ces mots sont écrits à la craie
Nous vous offrons ces quelques fleurs
Pour dire combien on vous aimait
On ne vous oubliera jamais
Adieu monsieur le professeur

Une larme est tombée sur sa main
Seul dans la classe il s'est assis
Il en a vu défiler des gamins

Qu'il a aimés tout au long de sa vie
Adieu monsieur le professeur
On ne vous oubliera jamais
Et tout au fond de notre cœur
Ces mots sont écrits à la craie
Nous vous offrons ces quelques fleurs
Pour dire combien on vous aimait
On ne vous oubliera jamais
Adieu monsieur le professeur
De beaux prix sont remis aux élèves
Tous les discours sont terminés
Sous le préau l'assistance se lève
Une dernière fois les enfants vont chanter
Adieu monsieur le professeur
On ne vous oubliera jamais
Et tout au fond de notre cœur
Ces mots sont écrits à la craie
Nous vous offrons ces quelques fleurs

Pour dire combien on vous aimait
On ne vous oubliera jamais
Adieu monsieur le professeur
Adieu monsieur le professeur
On ne vous oubliera jamais
Et tout au fond de notre cœur...

Ecoutez Adieu monsieur le professeur :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

3
C'est quand qu'on va où ?
Renaud

J'me suis chopé cinq cent lignes :
"Je n'dois pas parler en classe"
Ras l'bol de la discipline !
Y'en a marre, c'est digoulasse !
C'est même pas moi qui parlais,
Moi j'répondais à Arthur
Qui me demandait, en anglais,
Comment s'écrit No Future

Si on est puni pour ça
Alors j'dis "Halte à tout !"
Explique-moi, Papa,
C'est quand qu'on va où ?

C'est quand même un peu galère
D'aller chaque jour au chagrin

Quand t'as tell'ment d'gens sur Terre
Qui vont pointer chez "fout-rien"
'Vec les d'voirs à la maison
J'fais ma s'maine de soixante heures,
Non seul'ment pour pas un rond,
Mais en plus pour finir chômeur !

Veulent me gaver comme une oie
Avec des matières indigestes,
J'aurai oublié tout ça
Quand j'aurai appris tout l'reste,
Soulève un peu mon cartable,
L'est lourd comme un cheval mort,
Dix kilos d'indispensables
Théorèmes de Pytahgore !

Si j'dois m'avaler tout ça
Alors j'dis "Halte à tout !"

Explique-moi, Papa
C'est quand qu'on va où ?

L'essentiel à nous apprendre
C'est l'amour des livres qui fait

Qu'tu peux voyager d'ta chambre
Autour de l'humanité,
C'est l'amour de ton prochain,
Même si c'est un beau salaud,
La haine ça n'apporte rien,
Puis elle viendra bien assez tôt

Si on nous apprend pas ça
Alors j'dis "Halte à tout !"
Explique-moi, Papa
C'est quand qu'on va où ?

Quand j's'rai grande
j'veux être heureuse,
Savoir dessiner un peu,
Savoir m'servir d'une perceuse,
Savoir allumer un feu,
Jouer peut-être du violoncelle,
Avoir une belle écriture,
Pour écrire des mots rebelles
À faire tomber tous les murs !

Si l'école permet pas ça
Alors j'dis "Halte à tout !"
Explique-moi, Papa
C'est quand qu'on va où ?

Tu dis que si les élections
Ça changeait vraiment la vie,
Y'a un bout d'temps, mon colon,

Qu'voter ça s'rait interdit !
Ben si l'école ça rendait
Les hommes libres et égaux,
L'gouvernement décid'rait
Qu'c'est pas bon pour les marmots !

Si tu penses un peu comme moi
Alors dis "Halte à tout !"
Et maintenant, Papa
C'est quand qu'on va où ?

Et Si tu penses un peu comme moi
Alors dis "Halte à tout !"
Et maintenant, Papa
C'est quand qu'on va où ?

C'est quand qu'on va où ?

Ecoutez C'est quand qu'on va où ? :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

4
Dans la cour de l'école
Georges Chelon

Dans la cour de l’école
Quand on joue au ballon
Les maîtresses s’affolent
Le directeur dit : « Non
Vous allez casser les vitres
Vous allez vous blesser
Rangez-moi ça très vite
Ou je vais me fâcher »
Dans la cour de l’école
Les filles sans raison
Nous regardent et rigolent
Se moquent des garçons
On s’informe, on s’inquiète
Est-ce une maladie ?
Mais non, c’est l’âge bête
Cest papa qui l’a dit

Dans la cour de l’école
Il y a un grand marronnier
Derrière lui on se colle
Quand on veut se cacher
Sans compter qu’à l’automne
Il donne à profusion
À ceux qui se « cartonnent »
Un tas de munitions

Dans la cour de l’école
Les filles de leur côté
S’amusent comme des folles
À la corde à sauter
Elles jouent à la marelle
Et même à la poupée
Ça on peut dire qu’elles
Nous font bien rigoler !

Dans la cour de l’école
Nous autres les garçons
C’est plutôt les bagnoles
Ou Donjons et Dragons
Bien sûr, on joue aux billes
On joue « chat perché »
On invite les filles
Pour leur courir après
Dans la cour de l’école
Elles volent comme des moineaux
Dès que la pluie dégringole
Elles vont sous le préau
Il y a comme une mare
Dès qu’il pleut un peu trop
Et pareils aux canards
Nous barbotons dans l’eau

Dans la cour de l’école
À la morne saison
Les maîtresses s’étiolent
Et vont de large en long
Mais voilà le soleil
Elles s’assoient sur le banc
D’un œil elles nous surveillent
De l’autre elles font semblant !
Dans la cour de l’école
Je veux bien y passer
Le reste de ma vie
Si c’est pour m’amuser
Dans la cour de l’école
La cloche a sonné
Et voilà, c’est fini
C’est fini la récré !

Dans la cour de l’école
Quand on joue au ballon…

Ecoutez Dans la cour de l'école :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

5
Dans la cour de mon école
Jacques Leroy

Livres neufs cahiers nouveaux
C'est la rentrée à l'école
Sur deux rangs
Mains dans le dos
Mes souvenirs caracolent
Je viens de retrouver
Mon cœur d'écolier
Qu'importe les leçons
Je suis en récréation
Dans la cour de mon école
Non vraiment rien n'a changé
Ya toujours ceux qui s'y collent
Un deux trois et chat perché
Dans la cour de mon école
On joue aux billes aux osselets
La fille joue à pigeon vole
Sur nos blouses déchirées
Ya ceux qui s'aiment en cachette
Dans tous les endroits discrets
Qu'on retrouve après la fête
Collés au mur du piquet
Ya ceux qui s' poussent de l'épaule
Et qui cherchent à s' bagarrer
Dans la cour de mon école
Non vraiment rien n'a changé

Petit gars toi qui t'en vas
Ton carton en bandoulière
Si tu traînes un peu le pas
Comme j'aimerais ta manière
Que tu puisses me donner
Une miette de ton goùter
Ou m' prêter un instant
Le sourire de tes dix ans
Dans la cour de mon école
Non vraiment rien n'a changé
Ça vous fait toujours tout drôle
De voir les fille d'à côté
Ça date du début de l'école
De l'école de la vie
Où l'on griffonait Nicole
Attends moi à la sortie
C'est merveilleux quand j'y pense
Car demain on se marie
Les vieux murs de mon enfance
Je crois bien qu'ils nous sourient
Malgré le temps qui s'envole
Qu'il est bon de retourner
Dans la cour de son école
Où vraiment rien n'a changé
Dans la cour de mon école
Non vraiment rien n'a changé

Ecoutez Dans la cour de mon école :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

6
En sortant de l'école
Yves Montand
Paroles : Jacques Prévert. Musique: Marguerite Monnot

En sortant de l'école
nous avons rencontré
un grand chemin de fer
qui nous a emmenés
tout autour de la terre
dans un wagon doré.
Tout autour de la terre
nous avons rencontré
la mer qui se promenait
avec tous ses coquillages
ses îles parfumées
et puis ses beaux naufrages
et ses saumons fumés.
Au-dessus de la mer
nous avons rencontré
la lune et les étoiles
sur un bateau à voiles
partant pour le Japon
et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main
tournant la manivelle d'un petit sous-marin
plongeant au fond des mers
pour chercher des oursins.
Revenant sur la terre
nous avons rencontré
sur la voie de chemin de fer
une maison qui fuyait
fuyait tout autour de la terre
fuyait tout autour de la mer
fuyait devant l'hiver
qui voulait l'attraper.
Mais nous sur notre chemin de fer
on s'est mis à rouler
rouler derrière l'hiver
et on l'a écrasé
et la maison s'est arrêtée
et le printemps nous a salués.
C'était lui le garde-barrière
et il nous a bien remerciés
et toutes les fleurs de toute la terre
soudain se sont mises à pousser
pousser à tort et à travers
sur la voie de chemin de fer
qui ne voulait plus avancer
de peur de les abîmer.
Alors on est revenu à pied
à pied tout autour de la terre
à pied tout autour de la mer
tout autour du soleil
de la lune et des étoiles
A pied à cheval en voiture et en bateau à voiles.

Ecoutez En sortant de l'école :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

7
J'ai dix ans
Alain Souchon

J'ai dix ans
Je sais que c'est pas vrai mais j'ai dix ans
Laissez-moi rêver que j'ai dix ans
Ça fait bientôt quinze ans que j'ai dix ans
Ça paraît bizarre mais
Si tu m'crois pas hé
T'ar ta gueule à la récré

J'ai dix ans
Je vais a l'école et j'entends
De belles paroles doucement
Moi je rigole, cerf-volant
Je rêve, je vole
Si tu m'crois pas hé
T'ar ta gueule à la récré

Le mercredi je m'balade
Une paille dans ma limonade
Je vais embêter les quilles à la vanille
Et les gars en chocolat

J'ai dix ans
Je vis dans des sphères où les grands
N'ont rien à faire, je vois souvent
Dans des montgolfières des géants
Et des petits hommes verts
Si tu m'crois pas hé
T'ar ta gueule à la récré

J'ai dix ans
Des billes plein les poches, j'ai dix ans
Les filles c'est des cloches, j'ai dix ans
Laissez-moi rêver que j'ai dix ans
Si tu m'crois pas hé
T'ar ta gueule à la récré

Bien caché dans ma cabane
Je suis l'roi d'la sarbacane
J'envoie des chewing-gums mâchés à tous les vents
J'ai des prix chez le marchand

J'ai dix ans
J'envoie des chewing-gums mâchés à tous les vents
Je sais que c'est pas vrai mais j'ai dix ans
Laissez-moi rêver que j'ai dix ans
Ça fait bientôt quinze ans que j'ai dix ans
Ça paraît bizarre mais
Si tu m'crois pas hé
T'ar ta gueule à la récré

Si tu m'crois pas hé
T'ar ta gueule à la récré
Si tu m'crois pas
T'ar ta gueule
A la récré
T'ar ta gueule

Ecoutez J'ai dix ans :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

8
La leçon buissonnière
Jean Ferrat

C'est au numéro trente-deux
De l'av'nue de la République
Que j'enseigne aux petits merdeux
Les théories philosophiques

Que je traduis le De Bello
Que je trahis les Phillipiques
Pour aider les petits salauds
Les premiers prix de gymnastique

Je reçois la progéniture
Du brasseur du primeur en gros
Je suis le marchand de culture
L'empêcheur de petits zéros

Je suis le bon dieu des rombières
L'ange du baccalauréat
Le petit besogneux pas cher
Le pédago petit format

Pendant que le petit crapaud
Apprend Caesar pontem fecit
Qu'il cherche l'ablatif en o
Qu'il bafouille le prétérit

J'ai le front contre mon carreau
Je rêve au loin j'hélicoptère
J'écoute siffler les bateaux
Je fais la leçon buissonnière

C'est au numéro trente-deux
De l'av'nue de la République
Au-d'ssus du Café des Flots Bleus
Que je cingle vers les tropiques

Et que j'deviens vieillard hideux
Batelier de la rhétorique
En aidant les petits merdeux
A rester des enfants d'bourriques

Ecoutez La leçon buissonnière :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

9
La Quête
Orelsan

Rien peut m' ramener plus en arrière
Que l'odeur d' la pâte à modeler
Maman est prof' de maternelle
C'est même la maîtresse d'à côté
J'ai cinq ans et j' passe par la fenêtre
Pour aller m' planquer dans sa classe
Elle m' dit : T'es pas censé être là
J'ai dit : Près d' toi, c'est là ma place
J'aime que les livres, j' préfère être seul
Donc j' suis plus content quand il pleut
J' fais quelques cours de catéchisme
Mais j' suis pas sûr de croire en Dieu
J'ai sept ans, la vie est facile
Quand j' sais pas, j' demande à ma mère
Un jour elle m'a dit : J' sais pas tout
J'ai perdu foi en l'univers

À cinq ans, j' voulais juste en avoir sept
À sept ans, j'étais pressé d' voir le reste
Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu' le temps s'arrête
Ah, c' qui compte c'est pas l'arrivée, c'est la quête

J' balaye les feuilles mortes sur le terrain
Le froid m' fait des cloques sur les mains
J'ai dix ans, j' suis fan de basket
J' m'habille en p'tit américain
Mon père, mon héros, m'a offert
Les Jordan huit avec les scratch
Donc j' fais tout pour le rendre fier
Quand il vient m' voir à tous les matchs
J' rentre au collège, on m' traite de bourge
Normal, mes chaussures coûtent une blinde

J' veux plus les mettre, mon père s'énerve
Toi t'as tout, nous on n'avait rien
J'ai douze ans, j' fous l' bordel en cours
Pour essayer d' me faire des potes
Le prof de musique s' fout en l'air
Il est au paradis des profs

À onze ans, j' voulais juste en avoir treize
À treize ans, j'étais pressé d' voir le reste
Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu' le temps s'arrête
Ah, c' qui compte c'est pas l'arrivée, c'est la quête

Souvent j' suis tombé amoureux
Mais pour une fois, c'est réciproque
J'abandonne lâchement tous mes potes
J' vois plus qu' ma meuf, on fume des clopes

Quatorze ans, j' suis juste un fantôme
Du moins c'est c' que disent mes parents
Chérie veut qu' j' traîne plus qu'avec elle
Pourtant elle m' fait la gueule tout l' temps
Vu qu' j' déménage, ça nous sépare
J' me dis qu' l'amour c'est surcoté
Mon frangin m'éclate au basket
Alors j' préfère abandonner
J'ai quinze ans, j' regarde Kids en boucle
J' traîne avec des gars comme Casper
Mon père est sévère avec moi
Donc j' le répercute sur mon frère

À quinze ans, j' voulais juste en avoir seize
À seize ans, j'étais pressé d' voir le reste
Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu' le temps s'arrête
Ah, c' qui compte c'est pas l'arrivée, c'est la quête

J' descends les marches, la peur au ventre
Pour intercepter mon bulletin
À la maison, c'est la guerre froide
On s' comprend plus donc j' dis plus rien
J'ai seize ans et j' passe par la fenêtre
Pour rejoindre les autres au skatepark
On boit des bières, on fume des joints
Et j' raconte tout ça dans mes raps
Les années passent, même un peu trop
Au point qu' j'ose plus chanter mon âge
Mon frangin filme quand j' mets la bague
Ma frangine anime le mariage
Les choses que j'ose dire à personne
Sont les mêmes qui remplissent des salles
Maman est là, mon père est fier
Et l'univers est pas si mal

À seize ans, j' voulais juste avoir dix-sept
Dix-sept ans, j'étais pressé d' voir le reste
Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu' le temps s'arrête
Ah, c' qui compte c'est pas l'arrivée, c'est la quête

À cinq ans, j' voulais juste en avoir sept
À sept ans, j'étais pressé d' voir le reste
Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu' le temps s'arrête
Ah, c' qui compte c'est pas l'arrivée, c'est la quête

Ecoutez La Quête :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

10
La vie d'écolier
Aldebert

"7h30" en chiffre rouges illumine la nuit
J'entends "Lève-toi et bouge", aujourd'hui c'est lundi
Pour remuer les fesses, il me faut serrer les dents
Conjurer les menaces d'une journée sans écran

J'trouve pas la deuxième chaussette, en plus on a piscine
J'ai coincé ma braguette et brûlé mes tartines
Si je simulais un rhume pour m'acquitter de ce fardeau ?
D'autant qu'on a mis une enclume dans mon tout petit sac à dos

J'ai perdu mes pinceaux, oublié la table de huit
Dehors il pleut à seaux, j'ai le blues au zénith
On devrait payer les bambins qui vont à l'école à pied
Rayer les lundi matin du calendrier

Ça nous fait des bonnes journées, tu vois
La vie d'écolier, ce n'est pas ce qu'on croit
Joie, liberté, rires et nirvana
La vie d'écolier, non c'est pas ça

À la récré, je me débine et me confonds en louanges
Pour éviter le gros Kevin et ses tartes aux phalanges
La cantine est un cauchemar, salsifis de Bruxelles à l'ail
C'est un laboratoire et nous sommes les cobayes

Cette année, deux nouveaux bourreaux pour nous tenir en laisse
Ont fait leur rentrée au tableau, Pythagore et Thalès
Qu'ai-je donc fait de mal pour qu'on me mette en tête
Conjonction pronominale circonstancielle épithète

Sachant qu'une baignoire se remplit en 800 secondes et demi
Qu'il faut 120,3 cerises pour un bon clafoutis
Que le train A croise le train B à 6h10 en gare de Rennes
En déduire la pointure du coiffeur du fils du capitaine

Ça nous fait des bonnes journées, tu vois
La vie d'écolier, ce n'est pas ce qu'on croit
Joie, liberté, rires et nirvana
La vie d'écolier, non c'est pas ça

Moi je pense à la mer, au silence, ne rien faire
Les vacances, prendre l'air, l'insouciance, l'éphémère

Calcul mental, futur antérieur, champ lexical, dénominateur
Photosynthèse, antiquité, récitation, renaissance
Triangle, rectangle, trapèze, participe passé, carte de France
Hommes de Néandertal, infinitif et règles de trois
Mérovingiens, capitales, transitif et chefs gaulois
Couronnement de François 1er, Union Européenne
Il y a de quoi rester coi quand j'entends ma famille
Clamer que je vis là les plus beaux moments de ma vie

Ça nous fait des bonnes journées, tu vois
La vie d'écolier, ce n'est pas ce qu'on croit
Joie, liberté, rires et nirvana
La vie d'écolier, non c'est pas ça

Ecoutez La vie d'écolier :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

11
Le cancre
Lény Escudero

Je vis tout seul au fond d’la classe
Je dis je vis mais pas vraiment
J’ai pas d’cervelle, j’ai que d’la crasse
Faut s’faire tout p’tit, petitement
Et pendant que les purs, les vrais intelligents
Vous savez ceux qui sont toujours au premier rang
Pendant qu’ils vivent la vie des autres
La vie des bons auteurs, la vie des douze apôtres
Moi j’vis la mienne, et vive le naufrage
Moi j’vis la mienne, et vive le voyage

Un bout d’soleil tombé du ciel au creux d’ma main
Et je voyage
Un chant d’oiseau qui s’est perdu parc’que personne l’a entendu
Et je voyage

Bouche fermée, les bras croisés, les yeux levés écoutez bien têtes incultes
Le bon savoir, le vrai savoir, le seul savoir et vous serez de bons adultes

Et mon frère corbeau à l’autre bout du champ
Chante pour lui tout seul la chanson du printemps

Le professeur m’a dit que j’étais intelligent, mais pas comme il le faudrait,
C’est pas d’la bonne intelligence

Je suis ce qu’on ne doit pas faire
L’exemple à ne pas retenir
Qui rit quand il faudrait se taire
Et mon avenir, j’ai pas d’avenir
Et pendant que les autres font des sciences naturelles
Moi je pense à Margot, Margot, qui est si belle
Qui ne sait rien du tout, ni d’Iéna, ni d’Arcole
Mais qui à la peau douce et douce la parole
Qui se fout du génie
Et vive le naufrage
Et qui aime la vie
Et vive le voyage

Un grand loup bleu danse dans ses yeux quand je le veux
Et je voyage
Puis il me mord au creux des reins c’était hier je m’en souviens
Et je voyage

Bouche fermée, les bras croisés, les yeux levés écoutez bien têtes incultes
Le bon savoir, le seul savoir, le vrai savoir et vous serez de bons adultes

Et mon frère corbeau à l’autre bout du champ
Chante pour lui tout seul la chanson du printemps

Apprendre à lire et à écrire, pour moi aussi c’est important
Mais après pour lire quoi, écrire quoi, ce qui les arrange les grands
Le jour de ma naissance, je suis venu dans le tumulte
Sans doute pour m’avertir que je venais dans un monde occupé par les adultes
Ca s’rait bien l’école, si au lieu de toujours parler d’hier
On nous parlait un peu d’aujourd’hui, de demain
Mais d’quoi j’me mêle moi, j’y connais rien
Pourtant j’ai l’impression que j’apprendrais mieux
Ce qui me touche un peu, ce que j’aime bien
C’est peut-être pour demain, qu’est-ce que ça s’ra chouette

Vous avez entendu, il faut qu’je parte, la cloche a sonné
Composition d’histoire, j’aurais dû réviser
Et moi j’suis là à parler, j’perds mon temps oui
Vous savez peut-être, il y a eu un coup d’Etat au Chili
On y assassine pour un non, pour un oui
Au Portugal, il y en a eu un aussi
Au petit matin, c’était la fin de la nuit
Et il paraît qu’en Espagne, on recommence à chanter dans les rues
Mais je n’suis sûr de rien, j’ai seulement entendu dire
Ah, il faut qu’je parte la cloche a sonné
Ah, composition d’histoire et j’ai encore oublié
Et pourtant c’est facile, et puis c’est important
Mais.. Mais j’m’en rappelle jamais la date de la bataille de Marignan
Mais je sais qu’c’est facile, mais j’ai encore oublié, ah merde !
Dimanche j’vais encore être collé
Mais pourtant c’est facile, et puis c’est important, la date de la bataille de Marignan
C’est ça qu’y est important, la date de la bataille de Marignan
{x2}

Ecoutez Le cancre :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

12
L'école buissonnière
Charles Trenet

Bleue, bleue, notre enfance
Fut un paradis :
On s'en aperçoit bien trop tard aujourd'hui.
On vivait sans souci, sans la moindre méfiance,
N'ayant qu'un seul désir :
Quitter la classe par plaisir.

Quand on faisait l'école buissonnière,
On découvrait mille chemins
Qu'on parcourait la main dans la main.
On rencontrait Marthon la laitière
Qui s'en allait de bon matin,
Un béret bleu sur ses yeux châtains.
Dans la verte nature,
Mille choses nous amusaient
Et, sans littérature,
Toutes les filles nous plaisaient.
On revenait les yeux pleins de lumière
Et nos parents nous attendaient
Ne sachant s'il fallait nous gronder.

Bleue, bleue, notre vie
Est un triste sort.
Toujours enfermé, on voudrait voir dehors
Ce qu'il y a de charmant sur la route éblouie...
Les refrains d'autrefois,
Chantez-les encore avec moi.

Quand on faisait l'école buissonnière,
On découvrait mille chemins
Qu'on parcourait la main dans la main.
On rencontrait, lisant son bréviaire,
Monsieur le Curé avec son chien
Qui le suivait, ne pensant à rien.
Une odeur de lavande
S'envolant dans l'air du soir,
On mangeait des amandes.
Sur l'herbe, on allait s'asseoir.
Qui n'a pas fait l'école buissonnière,
N'a pas connu le meilleur temps,
Les meilleurs jours du candide printemps.

Ecoutez L'école buissonnière :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

13
L'école est finie
Sheila

Donne-moi ta main et prends la mienne
La cloche a sonné ça signifie
La rue est à nous que la joie vienne
Mais oui Mais oui l'école est finie

Nous irons danser ce soir peut-être
Ou bien chahuter tous entre amis
Rien que d'y penser j'en perds la tête
Mais oui Mais oui l'école est finie

Donne-moi ta main et prends la mienne
La cloche a sonné ça signifie
La rue est à nous que la joie vienne
Mais oui Mais oui l'école est finie

J'ai bientôt dix-sept ans un cœur tout neuf
Et des yeux d'ange
Toi tu en as dix-huit mais tu en fais dix-neuf
C'est ça la chance

Donne-moi ta main et prends la mienne
La cloche a sonné ça signifie
La rue est à nous que la joie vienne
Mais oui Mais oui l'école est finie

Donne-moi ta main et prends la mienne
Nous avons pour nous toute la nuit
On s'amusera quoi qu'il advienne
Mais oui Mais oui l'école est finie

Au petit matin devant un crème
Nous pourrons parler de notre vie
Laissons au tableau tous nos problèmes
Mais oui Mais oui l'école est finie.

Ecoutez L'école est finie :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

14
Le professeur est un rêveur
Bernard Sauvat

(Choeurs) Le professeur est un rêveur
Il ne faut pas le déranger
Le professeur est un rêveur
Il ne faut pas nous le changer
Je me réveille dans le couloir
J'arriv' à l'heure sans le vouloir
J'écris "je t'aime" sur le tableau
J'ai plein de notes dans mon manteau
Un enfant sage dit sa leçon
Dans les nuages pass' un avion
Toute la classe lève le doigt
Moi je regarde vers le plafond
Le professeur est rêveur
Il ne faut pas le déranger

Le professeur un rêveur
Il ne faut pas nous le changer

J'écris "je t'aime" sur le tableau
Des théorèmes c'est le plus beau
Ouvrez le livre pour la leçon
Veuillez me sui-vre fait's atten-tion
Ce soir cinq heures à la radio
Ce soir je chante dans un studio
La craie s'envole mais ce ne sont
Que les paroles d'une chanson

Le professeur est un rêveur
Il ne faut pas le déranger
Le professeur est un rêveur
Il ne faut pas nous le changer
La la la la la
la la la la
La la la la la
la la la la
La la la la la
la la la la
La la la la la
la la la la
Le professeur est un rêveur
Il ne faut pas le déranger
Le professeur est un rêveur
Il ne faut pas nous le changer

Ecoutez Le professeur est un rêveur :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

15
Les matins d'hiver
Gérard Lenorman

Je me souviens de ces matins d'hiver
Dans la nuit sombre et glacée
Quand je marchais à côté de mon frère
Sur le chemin des écoliers
Quand nos membres encore tout engourdis
De sommeil, grelottaient sous les assauts du vent
Nous nous battions à grands coups de boule de neige
En riant

Nous arrivions dans la salle de classe
Où le maître nous séparait
Nous retrouvions chaque jour notre place
Et nous ne pouvions plus se parler
Puis bercés par les vagues d'une douce chaleur
Que nous prodiguait le vieux poêle
Nos esprits s'évadaient pour se rejoindre ailleurs
Vers des plages

{Refrain: 2x}
Où il fait toujours beau où tous les jours sont chauds
Où l'on passe sa vie à jouer
Sans songer à l'école, en pleine liberté
Pour rêver

Je me souviens de l'odeur pâle et chaude
De notre classe calfeutrée
Des premières lueurs pâles de l'aube
A travers les vitres givrées
Je revois les yeux tendres et les visages tristes
Qui autour de moi écoutaient
Et pendant les leçons dans mon coin je rêvais
A des îles

{au Refrain, 2x}

Ecoutez Les matins d'hiver :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

16
Les oubliés
Gauvain Sers

Devant le portail vert de son école primaire
On l'reconnaît tout d'suite
Toujours la même dégaine avec son pull en laine
On sait qu'il est instit
Il pleure la fermeture à la rentrée future
De ses deux dernières classes
Il paraît qu'le motif c'est le manque d'effectif
Mais on sait bien c'qui s'passe

On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet d'leurs soucis

À vouloir regrouper les cantons d'à côté en 30 élèves par salle
Cette même philosophie qui transforme le pays en un centre commercial
Ça leur a pas suffit qu'on ait plus d'épicerie
Que les médecins se fassent la malle
Y a plus personne en ville, y a que les banques qui brillent dans la rue principale

On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet d'leurs soucis

Qu'il est triste le patelin avec tous ces ronds-points
Qui font tourner les têtes
Qu'il est triste le préau sans les cris des marmots
Les ballons dans les fenêtres
Même la p'tite boulangère se demande c'qu'elle va faire
De ses bonbecs qui collent
Même la voisine d'en face elle a peur, ça l'angoisse
Ce silence dans l'école

On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet d'leurs soucis

Quand dans les plus hautes sphères couloirs du ministère
Les élèves sont des chiffres
Y a des gens sur l'terrain, de la craie plein les mains
Qu'on prend pour des sous-fifres
Ceux qui ferment les écoles, les cravatés du col
Sont bien souvent de ceux
Ceux qui n'verront jamais ni de loin ni de près
Un enfant dans les yeux

On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet de leur soucis

On est troisième couteau
Dernière part du gâteau
La campagne, les paumés
On est les oubliés

Devant le portail vert de son école primaire
Y a l'instit du village
Toute sa vie, des gamins
Leur construire un lendemain
Il doit tourner la page
On est les oubliés

Ecoutez Les oubliés :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

17
Le temps des tabliers bleus
Pierre Perret

Je me souviens mes premiers émois
En l'éclosion de mes vertes années.
Y avait la guerre et l'école, et pour moi,
C'était chagrin et le piquet
Et marainotte et tonton Étienne
M'avaient appris à dire bien poliment :
" J'ai eu six ans. Je suis un gentleman. "
Et on riait de mon accent.

C'était le temps des tabliers bleus.
A la récré, on était des dieux
Et papa n'appréciait pas : " Maréchal, nous voilà. "

Je me souviens d'une maîtresse en or,
Du préau, de la cour, des marronniers,
L'encre violette, la plume sergent major
Et du grillon dans mon plumier.
Je me souviens de cette photo de classe
Où je suis le seul à sourire, comme toujours,
Et de maman qui peignait ma tignasse
Quand je partais l'œil plein d'amour.

C'était le temps des tabliers bleus.
A la récré, on était des dieux
Et papa n'appréciait pas : " Maréchal, nous voilà. "

Je me souviens de cette fin de guerre,
Du café plein de héros fatigués.
Certains rentraient des maquis en colère
Quand leurs copains y'étaient restés.
Ils parlaient tous de prisonniers boches,
De collabos et de camps insensés
Et de ticket pour le pain, les galoches,
Et les zazous venaient danser.

C'était le temps des tabliers bleus.
A la récré, on était des dieux
Et maman gardait pour moi sa ration de chocolat.

Je me souviens des fiers justiciers,
Des beaux yeux de la tondue qui pleurait
Et de Joseph -- Papa l'avait caché --
Quand il revint le remercier.
Puis ce fut le temps des belles parties de pêche
Dans ces matins que l'on cueille en silence.
Papa, maman avaient une âme fraîche.
Ce fut toujours la connivence.

Fini le temps de tabliers bleus.
A quatorze ans, j'allais être vieux
Et papa voulait déjà que je trouve le la.
Ces années tendres où j'étais heureux,
Tous ces souvenirs loin du couvre-feu
Sont ressortis d'une poche de mon tablier bleu.

Ecoutez Le temps des tabliers bleus :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

18
L'instit (L'institutrice)
Patrick Bruel

Elle enseignait les numéros
Et les couleurs de l'arc-en-ciel
Comme au temps de petits barreaux
Pour se construire une grande échelle
Elle leur a donné l'ABC
Leur offrait des récitations
À tous ces enfants mal armés
En guise de petites munitions

Elle leur parlait de tous les livres
Elle leur a appris toutes les lettres
Pour devenir des hommes libres
Et se fabriquer des fenêtres
Et même le dernier des cancres
Écoutait la chartreuse de parm
Elle disait qu'une main tâchée d'encre
Est une main qui n'tiendra pas d'armes

Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut changer une vie
Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut être un ami
Elle avait le rêve un peu fou
Qu'un livre peut changer une vie
Et qu'il n'y a des voyous
Que des gens qui n'ont rien appris

Aujourd'hui je repense à elle
À toutes les vies qu'elle a changé
Avec ses consonnes, ses voyelles
Et toutes les phrases qu'elle a semé
Je la revois à son bureau
La tête penchée sur le côté
En train de réparer leurs mots
Comme on soignerait des blessés

Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut changer une vie
Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut être un ami
Elle avait le rêve un peu fou
Qu'un livre peut changer une vie
Et qu'il n'y a des voyous
Que des gens qui n'ont rien appris

Cette maîtresses c'était ma mère
De l'avoir un peu partagé
Je me sens riche de frères et sœurs
Que je n'ai jamais rencontrés
Fleur libre et fleur sauvage
Que la vie puisse les arroser
D'amour, de savoir et d'ouvrages
Autant qu'un jardin de pensées

Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut changer une vie
Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut être un ami (peut être un ami)

Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut changer une vie
Elle avait le rêve un peu fou
Qu'un livre peut être un ami
Peut être un ami

Peut être un ami
Peut être un ami

Ecoutez L'instit (L'institutrice) :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

19
Maîtresse d'école
Mireille Mathieu

Quand ils sont petits, je les garde
Entre un préau et un cartable
Quand ils sont petits, je les ai
Tout à moi-même, un peu distraits
Quand ils sont petits, je leur donne
Des punitions que je pardonne
Les affluents de la Garonne
Ils les oublieront cet automne

Je ne suis qu'une maîtresse d'école
Après quatorze ans, ils s'envolent
Accrochés à des cheveux blonds
Après quatorze ans, les garçons
Oublient que j'avais un prénom
Je ne suis, je ne suis qu'une maîtresse d'école
Moi, ils m'ont vraiment rendue folle
Avec des jeux pleins d'innocence
Avec des rires dans mon silence
J'étais l'amour de leur enfance

Je ne suis qu'une maîtresse d'école

Ils me reviennent après longtemps
Ils ont vingt-cinq ou bien trente ans
Ils tiennent un enfant par la main
Ils oublient que je me souviens
De leur premier matin en classe
Du dernier qui a pris leur place
Je vois dans leurs yeux d'aujourd'hui
Qu'ils m'ont trouvée un peu vieillie

Je ne suis qu'une maîtresse d'école
Après quatorze ans ils s'envolent
Accrochés à des cheveux blonds

Après quatorze ans les garçons
Oublient que j'avais un prénom
Je ne suis, je ne suis qu'une maîtresse d'école
Moi ils m'ont vraiment rendue folle
Avec des jeux pleins d'innocence
Avec des rires dans mon silence
J'étais l'amour de leur enfance

Je ne suis qu'une maîtresse d'école

Avec des jeux pleins d'innocence
Avec des rires dans mon silence
J'étais l'amour de leur enfance

Ecoutez Maîtresse d'école :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

20
Marie, Pierre et Charlemagne
Maxime Le Forestier

Marie s'éveille
S'ensommeille
Pourtant
Marie se lève
Bonne élève
Enfant

Prend son cartable
Sur la table
Et sort
Ses yeux picotent
Papillotent
Encore

Marie c'est bien Charlemagne
Qui t'a fait lever si tôt
Marie maudis Charlemagne
Souffle une voix dans son dos

Et Marie cueille
Quelques feuilles
Jaunies
Rencontre Pierrre
Sur le lierre
Assis

Marie paresse
Puis carresse
Sa joue
S'assied par terre
Près de Pierre
Et joue

Marie bénis Charlemagne
Qui t'a fait lever si tôt
Marie oublie Charlemagne
Souffle une voix dans son dos

Un jour d'école
Sans paroles
C'est long
La cloche sonne
Mais l'automne
Sent bon

Marie se terre
Près de Pierre
Dehors
Marie s'éloigne
Charlemagne
Est mort

Ecoutez Marie, Pierre et Charlemagne :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

21
Bonjour, Monsieur le maître d'école
Bourvil

Monsieur le maître d'école
Vous souvenez-vous encore de moi ?
D'un p'tit garçon qui fut, je crois
Pas toujours sage
D'un p'tit garçon qu'a bien grandi
Et qui maintenant souvent se dit :
"C'était l'bel âge !"

Monsieur le maître d'école,
Moi je m'souviens encore de vous
Joujoux, genoux, cailloux, bisoux
Et toute la gamme
Géographie, récitation
Histoire de France et rédaction
Oh ! Quel programme !

Malgré le temps qui s'envole
Il en est pas moins vrai
Que les souvenirs d'école
Ne s'oublient jamais.

Monsieur le maître d'école
Je n'oublierai jamais le jour
C'était pendant le dernier cours
Dernier bagage
Quand j'ai senti poser sur moi
Votre main qui m'disait tout bas :
"Fais bon voyage..."

Monsieur le maître d'école
Y a pas à dire, ces moments-là
On y repense bien des fois
On s'les rappelle
Et on est même tout étonné
De ne jamais avoir donné
De ses nouvelles.

Malgré le temps qui s'envole
Il en est pas moins vrai
Que les souvenirs d'école
Ne s'oublient jamais.

La destinée un peu folle
A fait de moi un député.
Dans le pays j'suis invité
Comme un ministre.
Je prends des airs de grand seigneur
Pour épater les électeurs
Que j'administre
Mais un jour, devant l'école
Parmi la foule, vous étiez là.
Vous m'avez dit :
"Bonjour toi !"
Ça m'a fait drôle
Et je suis redevenu le p'tit gars
J’ai murmuré, comme autrefois :
"Bonjour
Monsieur le maître d'école !"

Malgré le temps qui s'envole
Il en est pas moins vrai
Que les souvenirs d'école
Ne s'oublient jamais.

Ecoutez Bonjour, Monsieur le maître d'école :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

22
Page d'écriture
Yves Montand

Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize...
Répétez ! dit le maître
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
et huit et huit font seize.
Mais voilà l'oiseau-lyre
qui passe dans le ciel
l'enfant le voit
l'enfant l'entend
l'enfant l'appelle :
Sauve-moi
Joue avec moi
l'oiseau !

Alors l'oiseau descend
et joue avec l'enfant
Deux et deux quatre...
Répétez ! dit le maître
mais l'enfant joue
l'oiseau joue avec lui...
Quatre et quatre huit
huit et huit font seize
et seize et seize qu'est-ce qu'ils font ?
Ils ne font rien seize et seize
et surtout pas trente deux
de toute façon
et ils s'en vont.

Et l'enfant a caché l'oiseau
dans son pupitre
et tous les enfants
entendent sa chanson
et tous les enfants
entendent la musique
et huit et huit à leur tour s'en vont
et quatre et quatre et deux et deux
à leur tour fiche le camp
et un et un ne font ni une ni deux
un à un s'en vont également.
Et l'oiseau-lyre joue
et l'enfant chante
et le professeur crie :
Quand vous aurez fini de faire le pitre !

Mais tous les autres enfants
écoutent la musique
et les murs de la classe
s'écoulent tranquillement.
Et les vitres redeviennent sable
L'encre redevient eau
Les pupitres redeviennent arbres
La craie redevient falaise

Le porte-plume redevient oiseau

Ecoutez Page d'écriture :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

23
Pour louper l'école
Aldebert

Pour louper l'école
Je ferais n'importe quoi
Pour louper l'école
Moi, j'irais jusqu'à

Faire le tour de la maison
En pyjama pour choper froid
Manger des tartines au goudron
Pour avoir mal à l'estomac

Faire mon service militaire
Traverser la Manche en bouée
Chatouiller une panthère
Faire pipi sur un policier

Pour louper l'école
Je ferais n'importe quoi
Pour louper l'école
Moi, j'irais jusqu'où ?

Pour louper l'école
Je ferais n'importe quoi
Pour louper l'école
Moi, j'irais jusqu'à

Devenir magicien
Pour me faire disparaître
Prier pour que les martiens
M'enlèvent sur leur planète

Prendre en otage ma p'tite sœur
Terminer mes choux d'Bruxelles
Manger des crayons d'couleur
Pour vomir un arc-en-ciel

Sans arme, contre un gladiateur
Je serais prêt à me battre
Imiter les cascadeurs
Espérer finir dans l'plâtre

Avaler deux cents limaces
Pour effrayer les instit'
Faire sauter la salle de classe
À la dynamite

Pour louper l'école
Je ferais n'importe quoi
Pour louper l'école
Moi, j'irais jusqu'à
Pour louper l'école
Je ferais n'importe quoi
Pour louper l'école
Moi, j'irais jusqu'à

Pour moi, c'est pire que le bagne
Et lorsqu'il l'eut inventé
Ce sacré Charlemagne
Aurait dû rester couché

Comptez pas sur moi, les gars
C'est sympa mais c'est sans moi
Oui, j'ai eu cette idée folle
Un jour d'éviter l'école

Bon allez, là faut y aller maintenant
Oh non
On veut pas y aller
On y va pas
Mais non
Ah si, si vous y allez !
Bah, pourquoi ?
Mais vous avez signé, vous y allez !
Mais on a rien signé nous
C'est faux
Arrête

On n'veut pas y aller
On préfère rester couchés
Haut les mains, peau d'lapin
La maîtresse en maillot d'bain

On n'veut pas y aller
On préfère rester couchés
Les cahiers au feu
La maîtresse au milieu

Jouer à Fortnite sur les mains
Emménager à la cantine
Chanter du Black M en latin
Me faire tatouer les canines

Passer l'année sans WiFi
Me parfumer au Roquefort
Compter jusqu'à l'infini
Faire la teuf en Corée du Nord

Sauter dans l'compost tout nu
Tester le kebab au chlore
Gifler le gars d'la sécu'
Avoir comme coloc' un croque-mort

Courir dans l'désert en doudoune
Faire mon anniv' aux urgences
Traiter Dark Vador de clown
Regarder le Tour de France

Pour louper l'école
On ferait n'importe quoi
Pour louper l'école
On irait jusqu'à

Pour louper l'école
On ferait n'importe quoi
Pour louper l'école
On irait jusque
Là !

Ecoutez Pour louper l'école :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

24
Quand l'école est finie
Jean-Michel Caradec

Quand l'école est finie
Quand le maître s'endort
En rêvant qu'il manie
Sa belle règle d'or
Moi l'enfant pas gentil
Le dernier de la classe
Je sors de mes godasses
Et je vais dans la ville
Sur la pointe des pieds
Je m'en vais

Et dans les jardins
Y a des fleurs qui s'ouvrent
Moi sans faire de bruit
Pour pas les déranger
Je m'en vais
Je m'en vais

Quand l'école est finie
Je marche en liberté
C'est fou ce que la vie
Peut vous à raconter
Je vois le boulanger
Qui rend de la monnaie
Et le drôle de ballet
Des dames au cœur léger
De les dévisager
Ça me plaît

Et dans les jardins
Je vois ceux qui s'aiment
Et quand ils s'embrassent
Pour pas les déranger
Je m'en vais
Je m'en vais

Quand l'école est finie
Quand le maître s'endort
En rêvant qu'il manie
Sa belle règle d'or
Moi l'enfant pas gentil
Le dernier de la classe
Je sors de mes godasses
Et je vais dans la ville
Sur la pointe des pieds
Je m'en vais

Quand l'école est finie

Ecoutez Quand l'école est finie :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

25
Qu'as-tu appris à l'école ?
Graeme Allwright

Qu'as-tu appris à l'école mon fils
À l'école aujourd'hui
Qu'as-tu appris à l'école mon fils
À l'école aujourd'hui

J'ai appris qu'il n'faut mentir jamais
Qu'il y a des bons et des mauvais
Que je suis libre comme tout le monde
Même si le maître parfois me gronde
C'est ça qu'on m'a dit à l'école Papa
C'est ça qu'on m'a dit à l'école

Qu'as-tu appris à l'école mon fils
À l'école aujourd'hui
Qu'as-tu appris à l'école mon fils
À l'école aujourd'hui

Que les gendarmes sont mes amis
Et tous les juges très gentils
Que les criminels sont punis pourtant
Même si on s'trompe de temps en temps
C'est ça qu'on m'a dit à l'école Papa
C'est ça qu'on m'a dit à l'école

Qu'as-tu appris à l'école mon fils
À l'école aujourd'hui
Qu'as-tu appris à l'école mon fils
À l'école aujourd'hui

Le gouvernement doit être fort
A toujours raison et jamais tort
Nos chefs sont tous très forts en thème
Et on élit toujours les mêmes
C'est ça qu'on m'a dit à l'école Papa
C'est ça qu'on m'a dit à l'école

Qu'as-tu appris à l'école mon fils
À l'école aujourd'hui
Qu'as-tu appris à l'école mon fils
À l'école aujourd'hui

J'ai appris que la guerre n'est pas si mal
Qu'il y a des grandes et des spéciales
Qu'on s'bat souvent pour son pays
Et p't'être j'aurai ma chance aussi

C'est ça qu'on m'a dit à l'école Papa
C'est ça qu'on m'a dit à l'école

Ecoutez Qu'as-tu appris à l'école ? :


Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

Retour

Copyright © 2001-

La vraie vie (Get a life) avec Papytane et Mamytane, c'est sur papytane77.fr